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Les populations de truites (Salmo trutta) sont régulées par une multitude de facteurs, qui opèrent à différentes échelles spatio-temporelles. Ces facteurs peuvent être liés à la variabilité de l’environnement (e.g. température, débit, habitat, perturbations anthropiques) ou à des interactions entre individus (compétitions, prédation), qu’il est nécessaire de quantifier et de modéliser pour une meilleure gestion des stocks. Cette étude vise à mieux comprendre les processus impliqués dans la dynamique des populations de truites. L’approche envisagée s’appuie sur la complémentarité d’une analyse à large échelle (base de données nationale existante, en France et en Suisse) et d’expérimentations plus locales, sur cours d’eau ateliers. Les principales hypothèses testées sont les suivantes :

- à large échelle, la structure des populations de truites varie en fonction de caractéristiques spatiales (géographie, altitude, pente, climat, utilisation du sol) ;
- la variabilité temporelle des densités de truites est en partie expliquée par des mécanismes régulateurs liés à l’hydrologie et à la température ;
- les processus de densité-dépendance régulent les populations, en agissant à la fois sur la survie, la migration et la croissance des individus ;
- le rempoissonnement des cours d’eau, pratique largement répandue, accentue la densité-dépendance et entraîne des effets négatifs sur les populations natives.

A l’issue de ces travaux, une réflexion sera menée pour intégrer les résultats de ces deux volets dans un outil d’aide à la décision, utilisable par les gestionnaires. Cet outil s’appuiera sur un modèle de dynamique de population de truites, spécifiquement adapté aux cours d’eau du plateau suisse.

Les premiers résultats d’analyse sur cours d’eau atelier ont permis de mettre en évidence des processus écologiques de régulation densité-dépendante. Il apparaît que les taux de survie diminuent significativement avec l’augmentation des densités, tout comme la croissance moyenne des jeunes stades et la variabilité de leur taille individuelle. Ces résultats seront confirmés lors d’expérimentation in situ.